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Québec donne 3 M$ pour tester le tout premier train à hydrogène vert en Amérique du Nord

Coradia iLint in circulation for the first in time in Sweden

Un nouveau train alimenté à l'hydrogène circulera sur le chemin de fer de Charlevoix cet été.

Photo : Avec l'autorisation d'Alstom

Un nouveau train fonctionnant entièrement à l'hydrogène circulera sur le chemin de fer de Charlevoix cet été. Pour le lancement de cette technologie innovante, le gouvernement du Québec investit 3 millions de dollars afin de tester ce train qui transportera des passagers pour la première fois en Amérique du Nord.

Le train fabriqué par l'entreprise Alstom doit être mis à l'essai pour une période de trois à quatre mois à partir de juin 2023. Pour le moment, le train ne fera pas la navette complète entre Québec et La Malbaie, il ne sera affecté qu’au trajet entre le parc de la Chute-Montmorency et Baie-Saint-Paul. Deux autres trains au diesel assureront les autres liaisons.

Ce n’est pas la première fois que le groupe français Alstom teste cette ligne ferroviaire. Ce modèle de train, le Coradia iLint, circule dans d’autres pays européens comme l’Allemagne ou encore la Suède.

Il est propulsé à l'aide d'une pile à combustible à hydrogène. Après la combustion, il émet donc uniquement de la vapeur d’eau et de l’eau condensée.

Une station d’hydrogène pour les trains.

La station d’hydrogène pour les trains allemands d’Astom.

Photo : Getty Images / AFP / CARMEN JASPERSEN

Pour le projet de Charlevoix, l’entreprise Harnois Énergies a été ciblée pour la production et le transport de l'hydrogène vert pour ravitailler le train à partir de son site de Québec.

Démonstration innovante et verte

L'objectif pour Alstom est de démontrer qu'il est possible d'avoir une chaîne d'approvisionnement fiable en hydrogène au Québec, pour permettre à des véhicules de circuler sans aucune émission de gaz à effet de serre.

Coradia iLint a le potentiel de transporter jusqu'à 120 personnes sur plus de 1000 kilomètres sans générer de gaz à effet de serre. Par exemple en Allemagne, le service commercial a déjà plus de 220 000 km à son actif.

Un train à hydrogène

L'Allemagne a inauguré en août 2022 la première ligne ferroviaire au monde fonctionnant entièrement à l'hydrogène.

Photo : Getty Images / AFP / CARMEN JASPERSEN

Selon le constructeur, sa performance et son autonomie sont équivalentes à celles d’une locomotive traditionnelle au diesel, tout en ayant l'avantage d'être moins bruyante.

Il faut trouver un équilibre avec l'électrification qui est toujours le monde de transformation privilégiée. Quand l’électrification n’est pas possible, l’hydrogène devient une alternative , affirme Michael Keroullé, le président Alstom Amériques.

L'enthousiasme de Québec

Le projet dans sa globalité est évalué à près de huit millions de dollars. Le gouvernement puisera sa participation de trois millions de dollars du programme Technoclimat.

Le Québec est en train de se positionner comme un pôle d’expertise en transport durable sur le continent.

Une citation de François Legault, premier ministre du Québec

Le premier ministre François Legault, accompagné de plusieurs ministres, a annoncé l’arrivée de ce premier train sans émission de GES. Selon lui, une innovation comme celle d’Alstom contribue à aider la province à atteindre ses objectifs de lutte contre les changements climatiques.

Les cinq hommes assis à une table derrière des micros pendant une conférence de presse.

Claude Choquette, le président de Chemin de fer de Charlevoix, Pierre Fitzgibbon, le ministre de l'Économie, Francois Legault, le premier ministre du Québec, Michael Keroullé, le président Alstom Amériques et Benoît Charette, le ministre de l’Environnement.

Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

Cette annonce est une autre illustration de la volonté du Québec de s’engager dans l’exploration de nouvelles avenues vertes pour les transports lourds, a alors ajouté le ministre de l’Environnement Benoit Charette, également présent lors de l’annonce. Depuis janvier 2021, 15 millions de dollars ont été ajoutés à l’enveloppe de Technoclimat pour la filière de l’hydrogène.

Le premier ministre y voit une opportunité pour développer le secteur de l’hydrogène et faire du Québec un leader mondial dans le domaine. L'hydrogène vert demande beaucoup d’électricité, alors pour l'instant avec les technologies qu’on a on va se concentrer pour l’utiliser chez nous, mais les technologies vont évoluer et on pourra penser à l’exporter, déclare-t-il.

Les limites de l'hydrogène vert

Le ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie, Pierre Fitzgibbon, voit aussi un beau potentiel d'innovation pour le Québec, mais son enthousiasme n’était pas aussi clair au début de la semaine.

Mardi, il a dû tempérer les attentes de plusieurs entreprises qui souhaitent se lancer dans le secteur de l'hydrogène. Il affirmait que la majorité des projets d'hydrogène vert au Québec ne pourraient pas être réalisés.

Qu'est-ce que l'hydrogène vert?

L’hydrogène vert est le dihydrogène (H2) produit en utilisant de l’électricité à faible empreinte carbone, comme l’énergie éolienne. Sa production consiste à faire passer un courant électrique dans l’eau (H2O) afin de décomposer ses molécules et d’en extraire l’hydrogène.

Sur les 23 000 MW de demandes d’alimentation à Hydro-Québec, il y a 9 000 MW pour des projets d’hydrogène vert. Les demandes industrielles qu’on a reçues excèdent ce qu’on peut offrir, mais de là à éliminer l’hydrogène, ce serait une erreur stratégique pour le Québec, précise le ministre lors de la conférence de presse de jeudi.

Électrolyseur d'hydrogène.

L'hydrogène vert signifie qu'il est fabriqué à partir d'énergie propre.

Photo : Radio-Canada

Il dit travailler avec Hydro-Québec pour déterminer ce qui est réalisable et être sélectif par rapport au secteur visé. Le tiers des transports lourds comme les camions, les trains et les camions vont vraisemblablement être à l’hydrogène, souligne Pierre Fitzgibbon.

Alstom bien installée au Québec

Alstom a acheté la filière ferroviaire de Bombardier en 2020 et cette transaction est venue avec certaines conditions. Alstom a payé entre autres la Caisse de dépôt avec des actions, ce qui fait que la Caisse est aujourd’hui le plus gros actionnaire d’Alstom, relate le premier ministre François Legault.

L’entreprise française a aussi pris l’engagement d’installer son siège social des Amériques à Montréal et de créer un centre d'innovation et de recherche à Saint-Bruno. 

Le train de Charlevoix va servir de vitrine technologique pour le marché nord-américain, c’est un message très fort , se réjouit aussi Pierre Fitzgibbon.

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