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CF Montréal : un match nul plein de « Grinta » pour Jason Di Tullio

Il tacle un adversaire.

Samuel Piette (à gauche) a réalisé plusieurs interventions musclées contre le New York City FC.

Photo : La Presse canadienne / Graham Hughes

Jason Di Tullio avait son leitmotiv : la grinta. Par ce mot italien, il implorait tous ceux qu’il connaissait – ses joueurs, tout particulièrement – d’être tenaces, de ne jamais rien lâcher.

La grinta, Wilfried Nancy l’a bien vue dans le verdict nul de 0-0 du CF Montréal contre le New York City FC, samedi, au stade Saputo. Le résultat, un peu moins de 48 heures après que Di Tullio eut succombé à un cancer du cerveau, finirait toujours par être bien accessoire. L’état d’esprit allait faire foi de tout, même dans la préparation du match.

Jason, il aurait voulu que je me bouge les fesses. Il n’aurait pas apprécié que je sois tout mou, a souligné Nancy en conférence de presse.

Le pilote montréalais s’est néanmoins permis un moment d’émotion, tout juste avant la rencontre. Les larmes qui tombaient sur la pelouse pendant la vidéo hommage à Di Tullio témoignaient de sa douleur d’avoir perdu un collègue, un ami, même un ancien cochambreur.

Jason Di Tullio

Images de TVA Sports

Photo : Impact de Montréal

Ce match devenu une célébration de la vie de Di Tullio aura été digne. Des brassards noirs avec les initiales JDT ont été produits. Le moment de silence d’avant-match a été rigoureusement respecté. Le groupe 1642 Montréal avait eu l’idée d’amorcer une minute de silence lorsque le cadran afficherait 7 minutes – le numéro associé à Di Tullio.

Dans un moment de poésie sportive, c’est là que Romell Quioto a surgi dans la surface pour la première occasion dangereuse des Montréalais.

Être tenace, ne jamais rien lâcher.

C’était un beau match de foot, a dit Nancy. J’ai pris beaucoup de plaisir sur le banc. Bravo aux gars. Ils ont été très bons, que ce soit avec le ballon – on a eu des occasions, mais on ne les a pas mises – ou sans le ballon – dans la disponibilité, le fait de respecter notre façon de jouer. L’adversaire, on n’avait pas besoin de le présenter. On savait qui c’était.

Il ne manquait que la victoire. On aurait dû gagner, mais c’est un très, très beau match ce soir.

Une citation de Wilfried Nancy, entraîneur-chef, CF Montréal

Les circonstances, nécessairement, font en sorte qu’on jette un œil différent sur ce match que sur les autres.

Un Samuel Piette particulièrement hargneux dans la récupération, qui n’a pas l’intention de laisser passer qui que ce soit : la grinta.

Un Joel Waterman qui jaillit et mène à bien son intervention même si les chances de réussite ne semblaient pas lui sourire : la grinta.

Un Lassi Lappalainen qui semble éreinté en fin de première mi-temps, mais qui continue de se dépenser – dans la justesse, quand même – jusqu’à la 79e minute : la grinta.

Montréal qui, pour la cinquième fois seulement en MLS, empêche l’adversaire, les champions en titre, de cadrer ne serait-ce qu’une frappe : la grinta.

Un petit biais de confirmation, peut-être. Mais un club de sport forge forcément son identité par celles des personnalités qui le font vivre. Jason Di Tullio, joueur dans les années 2000, puis formateur à l’académie avant d’être entraîneur du groupe principal, a porté tous les chapeaux qu’il faut pour laisser son empreinte sur l’organisation.

Ce sont des valeurs qui sont au cœur de notre jeu : être courageux, être passionné, a souligné Piette. Jason s’est battu jusqu’à la fin, et on le prouve depuis le début de l’année. Il n’y a aucun match où on se relâche et on ne donne pas notre 100 %. Ce sont les valeurs de notre équipe. Je crois que ce devraient être les valeurs du club aussi, de la première équipe jusqu’aux équipes de jeunes.

Et il aurait été si facile pour Di Tullio de sombrer dans l’amertume à deux moments cruciaux de sa vie. Devant la maladie, bien sûr, mais aussi lorsqu’une blessure au genou a bousillé sa carrière de joueur si prometteuse.

Il a plutôt sauté à pieds joints dans le métier d’entraîneur, par lequel il a donné à tant de jeunes athlètes la chance de vivre ce que son corps lui avait volé. Toujours à inculquer cette grinta sans compter les heures, même après que ce corps l’eut trahi une dernière fois.

Quand j’ai signé ici, Jason a été parmi les premiers à prendre contact avec moi, a raconté Kamal Miller. Nous avons passé deux semaines ensemble en Floride avant que l’équipe nous y rejoigne, et nous avons beaucoup travaillé ensemble. Ç’a été difficile de le voir souffrir. Mais dans ma tête, je me suis dit qu’il ne voudrait pas que je pleure, que je pense au négatif. Je crois qu’il voulait que j’aie un sourire dans le visage. Alors j’ai souri.

Qu’on croie à ces choses-là ou non, on ne peut s’empêcher de penser que Di Tullio, qui était si apte à faire passer son message, a usé d’une quelconque force surnaturelle pour empêcher le ballon d’entrer dans le but, samedi soir.

Gagner pour cette soirée en son honneur, peut-être que c’eut été trop facile. Un 0-0 où on peut entretenir quelques regrets, ça incite à être tenace. À ne jamais rien lâcher.

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