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Guy Lafleur, légende du Canadien de Montréal, n’est plus

Vêtu du chandail du Canadien, il tient un micro.

Guy Lafleur

Photo : Getty Images / Richard Wolowicz

Radio-Canada

Le héros de toute une génération d'amateurs de hockey s'est éteint. Guy Lafleur, légendaire attaquant du Canadien de Montréal, est mort à l'âge de 70 ans, après un long combat contre le cancer.

En milieu d’après-midi vendredi, le propriétaire et président du CH, Geoff Molson, a profité d’un point de presse pour offrir les condoléances d’usages de l’organisation à la famille, aux anciens coéquipiers et aux partisans de l’équipe.

C'est avec une immense tristesse que nous apprenons le décès de Guy Lafleur. Tous les membres de notre organisation sont profondément touchés par son départ, a-t-il dit. Guy Lafleur a connu une carrière exceptionnelle et il est toujours demeuré simple, accessible et près des partisans et des amateurs de hockey au Québec, au Canada et à travers le monde.

Il a ensuite évoqué ses premiers souvenirs du légendaire no 10.

J’ai eu la chance de le voir à ses débuts avec le Canadien. Je suis né en 1970 et j’ai eu la chance de le voir à l’œuvre quand j’étais un gamin. À cette époque, je regardais ces grands avec admiration et j’avais peine à réaliser la chance que j’avais de parler avec les meilleurs joueurs au monde.

Une citation de Geoff Molson, propriétaire et président du Canadien de Montréal

Trois générations de ma famille ont côtoyé Guy. J’ai appris à mieux le connaître quand je me suis porté acquéreur de l’équipe en 2009. Et un des premiers gestes que j’ai posés fut de lui offrir un contrat de 10 ans pour nous représenter en tant qu’ambassadeur.

Geoff Molson a évoqué les derniers moments privilégiés qu'il a pu vivre à ses côtés.

On est allés le voir la semaine passée. Ce fut une très belle visite et il était de très bonne humeur. Il n’avait pas perdu son sens de l’humour. Mais nous avons passé la moitié du temps à parler de l’équipe, a-t-il confié.

Quand nous avons embauché Jeff (Gorton) et Kent (Hughes), il leur a écrit pour leur offrir ses services pour donner son point de vue sur l’équipe. Ça les a touchés. Mais jusqu’à la fin, Guy Lafleur est quelqu’un qui a voulu tout donner.

Une citation de Geoff Molson

Quant au moment et à la nature exacte de l’hommage qui sera rendu au Démon blond, Geoff Molson a indiqué qu’il avait eu un bref entretien avec le fils aîné de Guy Lafleur, Martin, mais qu’il était trop tôt pour s’avancer davantage.

Quelques minutes plus tard, le premier ministre François Legault a annoncé qu'il avait offert des funérailles nationales à Guy Lafeur, si sa famille le veut bien.

La reconnaissance de la LNH

Le commissaire de la Ligue nationale de hockey (LNH), Gary Bettman, a souligné l'immense popularité de l'ancien attaquant­.

Vous n'aviez pas besoin de voir le nom et le numéro sur son chandail quand Guy Lafleur avait la rondelle. Remarquablement talentueux, Lafleur avait un style incomparable chaque fois qu'il s'élançait sur la glace du Forum de Montréal. Après sa carrière, il est resté extrêmement populaire au Québec, signant des autographes pendant des heures en tant qu'ambassadeur de l'organisation. Il s'est tissé un lien très fort et durable entre Lafleur et les amateurs de sa province natale et de sa ville d'adoption.

Une citation de Gary Bettman, commissaire de la LNH

Guy Lafleur, comme Jean Béliveau et Maurice Richard avant lui, était l'idole d'un peuple, selon son ancien coéquipier Serge Savard. Guy pour moi, c'était comme un frère, a déclaré un Yvan Cournoyer très ému, l'un des nombreux anciens du CH à lui rendre hommage.

Guy Lafleur était aux prises avec de graves problèmes de santé depuis plus de deux ans. Deux mois après un quadruple pontage, en septembre 2019, il avait dû retourner sur la table d'opération pour l'ablation d'une partie de l'un de ses poumons en raison d'un cancer.

La maladie est revenue moins d'un an plus tard. Il subissait des traitements depuis.

De son propre aveu, ces ennuis de santé lui avaient fait apprécier davantage les marques de reconnaissance, dont le retrait de son fameux chandail no 4 dans toute la Ligue de hockey junior majeur du Québec. Un numéro que Lafleur a toujours associé d'abord et avant tout à son idole d'enfance, Jean Béliveau.

L'ex-hockeyeurs lève le bras gauche pour saluer la foule.

Jean St-Onge revient sur la carrière de Guy Lafleur.

Photo : The Canadian Press / Clement Allard

Le documentaire Guy Lafleur, le rassembleur sera présenté à 20 h (HNE) vendredi à RDI.

L'appel de Québec

Guy Lafleur fait parler de lui avant même d’avoir 12 ans.

Ses trois passages au tournoi pee-wee de Québec avec les équipes de Rockland et de Thurso au début des années 60 marquent l’imaginaire. Deux fois en trois ans, il est choisi joueur le plus spectaculaire du tournoi. Il y connaît notamment un match de sept buts.

Québec l’adore et voudrait le garder.

Lafleur y retournera d‘ailleurs dès la fin de l’été 1966, avant même d’avoir 15 ans. Il s’installe dans la capitale, d’abord avec une équipe junior B, puis avec les As de Québec Juniors et, finalement, avec les Remparts. C'est là qu'il bat tous les records, dont une saison de 130 buts, en plus de mener son équipe à la Coupe Memorial.

Le successeur de Jean Béliveau

Le 10 juin 1971, au lendemain de la retraite de Jean Béliveau, le Canadien choisit Guy Lafleur au premier rang de la séance de repêchage de la Ligue nationale de hockey (LNH).

Jamais l’arrivée d’un joueur junior n’aura suscité autant d’intérêt.

À sa première saison, il inscrit 29 buts et 35 passes et finit au 3e rang parmi les recrues de la LNH, après Marcel Dionne et Richard Martin.

Au cours des deux saisons suivantes, la production de Lafleur stagne un peu. Mais comme le Tricolore gagne une Coupe Stanley inattendue au printemps 1973, le mécontentement reste en arrière-plan.

On dit que Lafleur s’ennuie de ses amis de Québec et qu’il y retourne dès qu’il en a l’occasion. Le régime autoritaire de l’entraîneur Scotty Bowman ne semble pas plaire au numéro 10, dont le grand talent tarde à éclore.

Puis, à sa quatrième saison, son jeu atteint un autre niveau. Il a 23 ans.

Guy Lafleur posant avec ses trophées.

Guy Lafleur avec les trophées Hart, Art-Ross et Conn-Smythe au terme de la saison 1976-1977.

Photo : The Canadian Press / CHRIS HANEY

Les années de gloire

Six saisons consécutives de plus de 50 buts, trois trophées Art-Ross remis au meilleur marqueur, deux trophées Hart remis au joueur par excellence, un Conn-Smythe attribué au joueur par excellence des séries éliminatoires, et surtout quatre Coupes Stanley d’affilée.

Ils sourient.

En mai 1979, Guy Lafleur, Yvon Lambert, Doug Risebrough, Mario Tremblay et Pierre Mondou sautent sur la patinoire du Forum pour célébrer une quatrième conquête de la Coupe Stanley d'affilée.

Photo : The Canadian Press / CHARLIE PALMER

Au début des années 80, Lafleur fait la manchette pour un grave accident d’auto. Certains associent un rythme de vie effréné à sa baisse de régime sur la glace.

Après quatre saisons de 30 buts et moins, il en arrache particulièrement en 1984 sous la gouverne de son ancien joueur de centre, devenu entraîneur, Jacques Lemaire. Après 19 matchs, il n’a que 5 points, dont 2 buts.

Le 9 novembre 1984, à seulement 33 ans, il étonne le monde du hockey en annonçant qu'il raccroche ses patins sur-le-champ.

Le 16 février suivant, le CH organise une cérémonie pour retirer son célèbre numéro 10.

Le retour

Après plus de trois ans à jouer des matchs au profit d’œuvres caritatives avec d’anciens coéquipiers, Guy Lafleur est convaincu par un de ses amis d’effectuer un retour au jeu.

À 36 ans (il aura 37 ans pendant le camp), il est invité par les Rangers de New York, dirigés par Michel Bergeron. Il marque le premier but des matchs intraéquipe à Trois-Rivières et le directeur général Phil Esposito veut lui offrir un contrat sur-le-champ.

Lafleur étonne à nouveau le monde du hockey et montre qu’il a toujours sa place dans la LNH.

Malheureusement pour lui, son retour à Montréal, prévu en décembre, est retardé par une blessure à la cheville.

Les grandes retrouvailles auront lieu le 4 février suivant.

Ovationné longuement lors de la période d’échauffement, Lafleur fera exploser le Forum comme à ses belles années avec une performance de deux buts et une passe.

Le Tricolore gagne le match, mais le numéro 10 reçoit la deuxième étoile. Le public est comblé.

Il va ensuite boucler la boucle en allant disputer deux autres saisons là où tout a commencé pour lui, à Québec, avec les Nordiques.

Il joue ses deux derniers matchs dans la Ligue nationale contre le CH. Cette fois, il peut prendre sa retraite avec le sentiment d’avoir complété son œuvre.

Au cours des années suivantes, on le verra souvent représenter le Bleu-blanc-rouge, mais il ne se gêne pas pour critiquer l’équipe dans les périodes difficiles. Comme Maurice Richard avant lui, Lafleur n’a jamais perdu la flamme pour son équipe.

Guy Lafleur est le meilleur pointeur de l’histoire du Canadien de Montréal, devant Jean Béliveau, et deuxième buteur, derrière Maurice Richard.

Comme Maurice Richard et Jean Béliveau, il aura été le plus grand de sa génération.

Photo en noir et blanc d'un joueur du Canadien en uniforme, entouré de deux hommes en complet.

Jean Béliveau, Guy Lafleur et Maurice Richard au Forum en 1979

Photo : La Presse canadienne / Doug Ball

Avec les informations de La Presse canadienne

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