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Le cinéaste québécois Jean-Claude Lord est décédé à l’âge de 78 ans

Un homme est assis derrière un micro, un casque d'écoute sur la tête.

Le réalisateur Jean-Claude Lord à l'émission «Médium large» en 2016

Photo : Radio-Canada / Louis-André Bertrand

Radio-Canada

Le cinéaste Jean-Claude Lord, à qui on doit notamment les films Bingo, Parlez-nous d'amour et La grenouille et la baleine, est décédé, a annoncé sa famille dimanche.

Son fils, Jean-Sébastien Lord, a confirmé la nouvelle dimanche matin sur Facebook.

C’est avec une tristesse infinie que nous vous annonçons qu'à 22 h 33, le 15 janvier 2022, Jean-Claude Lord s’est éteint à l’âge de 78 ans des suites d’un AVC massif survenu le 30 décembre dernier, écrit-il.

Né à Montréal en 1943, Jean-Claude Lord s’était également distingué au petit écran en coécrivant et en réalisant des épisodes des populaires séries Diva et Lance et compte.

Réalisateur, scénariste, monteur et producteur, Jean-Claude Lord a laissé sa marque avec la création d'un nombre impressionnant de films et de téléséries qui ont marqué la culture québécoise.

Il a commencé sa carrière alors qu'il avait à peine 20 ans comme coscénariste du film Trouble-fête, de Pierre Patry, en 1964.

Il a ensuite réalisé des films à caractère social, dont Délivrez-nous du mal (1969) – adapté du roman du même nom de Claude Jasmin – et Parlez-nous d'amour (1973), avec l'animateur Jacques Boulanger, qui y joue quasiment son propre rôle. Ce film devenu culte dénonce l'hypocrisie du monde du spectacle.

Lord a réalisé en 1973 un de ses plus grands succès commerciaux, Bingo – avec Denise Pelletier dans son dernier rôle au cinéma –, qui rappelle les événements de la crise d'Octobre.

Une homme et une femme assis côte à côte dans une cuisine.

Une scène du film «Bingo»

Photo : Les films mutuels

Du cinéma d'horreur aux Contes pour tous

Dans les années 1980, son premier film en anglais, le thriller d’horreur Visiting Hours (Terreur à l'hôpital central en français), s'est hissé au deuxième rang des meilleures recettes aux États-Unis. Il a par la suite tourné plusieurs films destinés au marché américain et anglophone, tels The Vindicator, La mémoire assassinée (Mindfield) et Landslide.

En 1987, il a réalisé le film jeunesse La grenouille et la baleine, sixième volet de la série « Contes pour tous ». Deux ans après sa sortie, ce film a obtenu, lors de la cérémonie des prix Génie, la Bobine d’or, qui récompense annuellement le film qui a enregistré le plus d’entrées en salle au Canada.

Fanny Lauzier, qui a joué le rôle principal dans La grenouille et la baleine – celui d'une fillette de 11 ans prénommée Daphné –, a rendu hommage au cinéaste dimanche.

J.-C., mon cher. C’est toi qui m’as donné cette première chance dans ce merveilleux métier. Tu as été comme un père pour moi. J’ai toujours eu une grande confiance en toi et en ton talent. Ta générosité, ta vigueur, ta ténacité, ton amour et ta passion pour ton métier sont uniques et se démarquent dans tout tes projets, et je suis très honorée d’en faire partie, a-t-elle écrit à Radio-Canada.

Nous te devons beaucoup. Tu laisses un grand vide dans mon cœur. Au revoir mon ami, je t’aime.

Une citation de Fanny Lauzier

Travailleur infatigable, Jean-Claude Lord a réalisé une foule de séries télévisées qui ont connu du succès : Jasmine, en 1996; Diva, en 1997; Maurice Richard, histoire d'un Canadien, en 1999; et trois saisons de Lance et compte.

Plus récemment, il avait plongé dans l'univers de la police avec la réalisation de la série quotidienne District 31, produite par Fabienne Larouche.

Au fil de sa carrière, il aura abordé presque tous les genres : le drame, la science-fiction, le film à suspense, le documentaire et même le film musical.

Son dernier film à titre de réalisateur est Amour cougar : au-delà du mythe, diffusé en 2018. Ce long métrage documentaire portant sur les relations entre des femmes plus âgées et de jeunes hommes a été coréalisé avec Karima Brikh, chroniqueuse experte des médias à Radio-Canada.

Il a touché tant de gens par ses films et ses séries que son départ est une grande perte pour tout le milieu culturel québécois, affirme son fils, Jean-Sébastien Lord.

Il a d’ailleurs reçu le prix Guy-Mauffette lors de la cérémonie des Prix du Québec en 2017 à l’Assemblée nationale, célébrant sa grande implication en culture.

On était prêt à faire n’importe quoi pour Jean-Claude

Michel Forget a côtoyé le cinéaste dans la mythique série Lance et compte, produite dans les années 1980. Il y incarnait Gilles Guilbault, le directeur général de l'équipe de hockey National de Québec.

C’est un homme pour qui j’adorais travailler, raconte le comédien. Personnellement, mes rapports avec lui ont toujours été courtois et on se comprenait en se regardant dans l’œil. Ce n'était pas compliqué, c’était simple, et je pense que tous les comédiens, que ce soit Marc Messier, Yvan Ponton, tout le groupe de Lance et compte, l’ont apprécié.

Marc Messier garde un souvenir tout aussi chaleureux et ému de son collègue : Ce que j‘ai toujours apprécié de Jean-Claude, c’est qu’il travaillait très proche des comédiens et il nous demandait souvent notre avis. Quand on avait des choses à suggérer, il était très ouvert à ça aussi. Il y a beaucoup d’acteurs qui ont été découverts par Jean-Claude. Moi, j’étais comme un vieux joueur… C’est quelqu’un que je respectais beaucoup et qu'on aimait beaucoup. On était prêt à faire n’importe quoi pour Jean-Claude.

Et parmi les acteurs et actrices qu'a découverts et mis en lumière le réalisateur, il y a Marina Orsini. Elle avait 16 ans lorsqu'elle a rencontré Jean-Claude Lord : c'était pour le rôle de Suzie Lambert dans Lance et compte. La comédienne et animatrice lui a rendu hommage sur les ondes de RDI.

C’est quelqu’un qui a toujours été extrêmement présent dans ma vie. J’ai connu Jean-Claude, j’avais 16 ans, je commençais ma carrière. Jean-Claude a été mon mentor. J’ai appris mon métier avec Jean-Claude. Je ne connaissais rien de ce métier-là. [...] Jean-Claude, c’est 40 ans d'amitié, c'est des décennies de collaboration, c'est des dizaines et des dizaines et des dizaines d’heures de fiction ensemble..., a-t-elle déclaré.

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