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Denis Villeneuve et Robin Aubert rendent hommage à Jean-Marc Vallée

C’est dans une longue lettre en anglais publiée dans The Hollywood Reporter que Denis Villeneuve parle de Jean-Marc Vallée.

Les deux hommes font le signe de victoire avec leurs doigts et se tiennent proches.

Jean-Marc Vallée et Denis Villeneuve lors du Festival du film de Toronto le 12 septembre 2015

Photo : Getty Images / Jason Merritt

Radio-Canada

Dans de longs textes publiés hier, les réalisateurs Denis Villeneuve et Robin Aubert ont rendu des hommages émouvants à leur collègue, mort de façon soudaine le 25 décembre dernier.

C’est dans une longue lettre en anglais publiée dans The Hollywood Reporter que Denis Villeneuve parle de celui qu’il décrit comme son compétiteur adoré. Il a commencé en disant que Jean-Marc Vallée aimait la vérité et qu’il allait donc mettre certaines choses au clair.

Je ne suis pas l'ami le plus proche de Jean-Marc Vallée. Nous étions des frères de compétition se battant pour l'attention de notre mère à tous, la sainte province du Québec. Jean-Marc n'arrêtait pas de dire qu'il était plus âgé que moi et que je devais le respecter. Il était plus en forme que moi. Plus sexy que moi. Il connaissait tout de la musique. C'était un prince. C'était une rock star. Il était tellement Jean-Marc! Je l'aimais profondément et je l'admirais. Je ne sais pas ce qu'il pensait vraiment de moi. Sincèrement, je pense que j'étais le petit frère ennuyeux qui voulait jouer avec ses jouets, écrit-il.

Denis Villeneuve décrit Jean-Marc Vallée comme un poète singulier, un homme contrasté, charismatique, magnétique, d'un fort leadership, modeste et timide à la fois. Il était flamboyant, mystérieux et discret. Il était l'épicentre de toutes les attentions, mais il était très protecteur de sa vie privée. Il était doux, charmant, chaleureux, mais pouvait être impétueux. Il était passionné et attentif. Il détestait les écureuils et les mauvais conducteurs. Il était honnête, authentique, sincère et incroyablement généreux. C'était un nostalgique et un artiste très moderne. Il était solide comme une montagne, mais très sensible. C'était un personnage pour le moins complexe.

Portrait de l'homme qui regarde la personne qui prend la photo.

Jean-Marc Vallée

Photo : Getty Images / Matt Winkelmeyer

Le réalisateur souligne qu’après le succès que Jean-Marc Vallée a eu à l’étranger, il était devenu un phare pour ses collègues montréalais. Celui qui nous a montré le chemin. Il savait où étaient cachées les clés de la voiture. Il connaissait des passages secrets. Sa maison était ouverte. Sa table était toujours remplie de bons plats et de bons vins.

Denis Villeneuve souligne que Jean-Marc Vallée était un conteur né que tout le monde écoutait quand il racontait ses histoires. Il était aussi très curieux et aimait faire part aux autres de ses découvertes culturelles. Il le décrit aussi comme un rebelle qui aimait les autres rebelles.

Il était indomptable. Il n'a jamais suivi les règles d'Hollywood. Hollywood suivait sa propre façon de faire. Il était un vent de fraîcheur bien nécessaire dans un paysage cinématographique parfois léthargique. C'était un homme sans compromis. Il visait la vérité émotionnelle et l'authenticité de la vie. Son cinéma était consacré aux forces de gravité entre les êtres humains et aux collisions inévitables de sujets à grande vitesse évoluant dans un salon étroit. Son cinéma était axé sur la famille. La famille élargie. La famille reconstruite. La famille brisée. Famille éclatée. Famille pulvérisée. Torture de la famille. Famille en ruines. La renaissance de la famille. Le lien de la famille. L'amour de la famille. L'essence de l'essentialité de la famille. Matrice fondamentale de la désorientation et de la gloire des humains.

Il termine en soulignant ce qui l’inspirait dans la vie : Avec Jean-Marc, tout était question d'amour, de foi, de musique, de passion et de l'insupportable solitude des êtres. Il était un génie dans l'âme et son cœur était une supernova. Mes sincères condoléances à sa famille, ses amis et ses collègues.

Les mots de Robin Aubert

Robin Aubert réagit après la victoire de son long métrage «Les affamés», sacré meilleur film au Gala Québec Cinéma, le 3 juin 2018.

Robin Aubert

Photo : Radio-Canada

Le réalisateur et comédien Robin Aubert a publié sur Facebook une photo de Jean-Marc Vallée et lui, accompagnée d’un long poème lui rendant hommage et mettant de l’avant l’humanité ainsi que l’esprit d’entraide dont faisait preuve son collègue décédé.

Tu vas nous manquer, Vallée.
Tes films vont nous manquer.
Ta bouille à 100 piasses va nous manquer.
Ton énergie du criss et
Tes conseils éclairés.

Robin Aubert donne plusieurs exemples de moments où il a demandé et reçu l’aide et les conseils de Jean-Marc Vallée pour ses films. Il se souvient aussi de leur dernière rencontre alors qu’ils étaient sur le toit de la maison de Jean-Marc Vallée.

C’est pas le milieu du cinéma qui est en peine.
C’est le cinéma tout court.
J’te dirai pas bye, Vallée.
Fuck off.
J’te dirai pas bye.
In your dream, baby!
À plus, vieille branche
, conclut-il.

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