Les émissions de gaz à effet de serre du Yukon ont augmenté de 24 % de 2009 à 2019
Dans son rapport sur l'état de l'environnement, le Yukon dresse le bilan des mesures entreprises, de ses résultats et de ses ambitions en la matière.
Photo : Radio-Canada / Vincent Bonnay
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Même si certains aspects du rapport sur l’état de l'environnement du Yukon sont encourageants, comme l'amélioration de la qualité de l’air, d'autres, comme les émissions de gaz à effet de serre qui ont augmenté de 23,7 % au territoire entre 2009 et 2019, font dire à certains intervenants qu'il y a encore du chemin à faire.
J’aurais espéré que l’on ait fait plus de progrès cette dernière décennie
, confie Éric Labrecque, de la Yukon Conservation Society.
Alors que l'Accord de Paris visait une réduction des émissions mondiales de gaz à effet de serre de 40 % par rapport à celles de 2010 à compter de 2030, l’augmentation de près de 24 % des émissions du Yukon semble plutôt être une contre-performance.
Il y a eu une pointe de déception à la lecture du rapport
, reconnaît Éric Labrecque. Mais ce n’était pas vraiment une surprise.
Il explique que le Yukon a connu un fort développement économique, mais aussi une augmentation de sa population.
Être déjà à 24 % de plus, cela signifie qu’il ne faut pas seulement réduire nos émissions de 24 %, mais aller au-delà de ça pour un autre 45 %. C’est plutôt alarmant de voir tout ce qu’il nous reste à accomplir.
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Comme exemple de conséquence visible, le rapport indique que chaque année, l’équivalent d’environ 280 km3 de glace de mer disparaît
dans l'Arctique.
Au Yukon, les précipitations ont aussi augmenté de 6 % en 50 ans. Durant la même période, la température dans le nord du Canada a augmenté de 2,3 degrés et la hausse la plus rapide s’est observée au Yukon et aux Territoires du Nord-Ouest.
C'est important de ne pas voir que le négatif
Malgré tout, Éric Labrecque concède que des pas importants
ont été faits par le gouvernement du Yukon et veut rester optimiste quant à l’avenir.
Le défi, lorsqu’il s’agit de mettre en place des changements efficaces et durables concernant nos émissions, c’est que cela peut nécessiter de grosses actions, et certaines prennent des années pour sortir de terre.
Il affirme que l'on observe des progrès encourageants sur plusieurs fronts et qu'on verra des réductions d’émissions conséquentes dans les années à venir
.
Le rapport indique que le Yukon reste bien placé lorsqu’il est question de qualité de l’air : Whitehorse compte les plus faibles concentrations de particules fines en suspension de toutes les zones urbaines du Canada.
Éric Labrecque explique cette qualité de l'air par le fait que le Yukon est l’un des meilleurs élèves au pays en matière de pourcentage d'énergies renouvelables dans son réseau.
Il faut garder en mémoire les progrès que l’on a faits et la situation avantageuse dans laquelle nous nous trouvons, mais il reste un important travail à faire
, conclut-il.