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Les revendications autochtones en ouverture de la Marche mondiale des femmes

Plusieurs rassemblements étaient prévus dimanche après-midi au Québec pour clôturer la 5e action de la Marche mondiale des femmes (MMF).

En rangée : Sedalia Kawennotas Fazio, Alexandra Ambroise, Viviane Michel et Nakuset.

Dans l'ordre habituel : Sedalia Kawennotas Fazio, Alexandra Ambroise, Viviane Michel et Nakuset.

Photo : Radio-Canada / Maud Cucchi

Des centaines de participantes – et quelques hommes – se sont réunis dimanche dans la métropole, mais aussi dans diverses régions du Québec, pour défendre les droits des femmes et souligner plus particulièrement ceux des Autochtones en cette Journée internationale pour l'élimination de la pauvreté.

Des porte-parole d’organismes impliqués dans la lutte contre les inégalités ont dénoncé haut et fort les discriminations que subissent encore les femmes : sociales, salariales, mais aussi politiques.

En ligne de mire : le gouvernement Legault et son refus de reconnaître le racisme systémique au Québec.

Des participantes à la marche s'expriment sur une estrade.

La Coordination du Québec de la Marche Mondiale des Femmes (CQMMF) a tenu un point de presse au Square Cabot, dimanche matin.

Photo : Radio-Canada / Maud Cucchi

On parle de discrimination et de racisme systémique, les mots sont importants. Quand on nie, on autorise que ça se reproduise, a taclé d’emblée Viviane Michel, présidente de l'association Femmes autochtones du Québec et co-porte-parole de la Coordination du Québec de la Marche Mondiale des Femmes (CQMMF).

La situation des femmes est alarmante, a-t-elle poursuivi, les commissions mises en place ne s’accompagnent pas d’actions concrètes et dans ce contexte, Femmes autochtones du Québec va continuer à chialer tant qu’on ne voit pas de changements. Applaudissements nourris de l'assistance conquise.

Peu de temps après elle, Nakuset, directrice du Foyer pour femmes autochtones de Montréal (FFAM), est revenue à la charge devant les manifestants alors prêts à défiler sur la rue Sainte-Catherine. Elle les a invités à écrire au premier ministre François Legault pour lui confirmer, noir sur blanc, qu’il existe bel et bien du racisme systémique au Québec.

Le square Cabot rempli de manifestants.

Au point de départ, le square Cabot, un lieu symbolique pour les Autochtones.

Photo : Radio-Canada / Maud Cucchi

On souhaite que les forces policières cessent leur pratique de profilage racial et d'interpellations policières. On souhaite qu'il y ait une réparation pour les stérilisations forcées, a renchéri la coordonnatrice générale du Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec, Marie-Andrée Gauthier.

Le lieu de départ de la marche, au square Cabot, était lui aussi hautement symbolique, entre la tente mémorielle de Raphaël André, itinérant innu retrouvé mort dans une toilette portative, et la statue bien ancrée de Giovanni Caboto, explorateur italien du XVe siècle, qui a ouvert la voie à la colonisation en Amérique du Nord.

À ses pieds, Sedalia Kawennotas Fazio, de la communauté Mohawk, a présidé une cérémonie de purification et de bénédiction devant les médias conviés quelques heures avant le lancement de la marche.

Luttes, nom féminin pluriel

Plusieurs rassemblements se sont déroulés dimanche après-midi au Québec, notamment à Gatineau et à Trois-Rivières, ainsi que dans l'Est-du-Québec, pour clôturer la 5e action de la Marche mondiale des femmes (MMF). Si l'on y soulignait le respect des droits des femmes et des filles autochtones, d'autres luttes ont également convergé.

Des manifestants de la Marche mondiale des femmes.

Plusieurs centaines de manifestants ont défilé sur la rue Sainte-Catherine, à Montréal.

Photo : Radio-Canada / Maud Cucchi

À Montréal, la CQMMF a rappelé qu’il reste encore du chemin à parcourir pour obtenir une hausse substantielle du salaire minimum, pour imposer une transition écologique porteuse de justice sociale et mettre en place des mesures plus inclusives, surtout auprès des femmes migrantes, immigrantes et racisées.

Sur le parcours, les cris de ralliement à connotation féministe – les femmes sont agentes du changement!, les femmes sont capables de finir la job! – se sont mêlés aux So-so-so solidarité ! de circonstance. Un manifeste a même été rédigé pour l'occasion.

Pendant que le colonialisme produit des génocides, et que même ici, des familles autochtones cherchent le corps de leurs enfants disparus; pendant que, disparues ou assassinées, des femmes et filles autochtones manquent à l’appel dans l’indifférence; pendant que Joyce Echaquan meurt de façon horrible et discriminatoire; les femmes et les familles autochtones revendiquent, s’élèvent, résistent et puis marchent.

Une citation de Extrait du manifeste « Résistons pour vivre, marchons pour transformer »

Plusieurs participantes allochtones sont venues exprimer leur soutien à la cause autochtone. En groupe ou seules, au premier rang comme au dernier, les marcheuses rencontrées par Espaces Autochtones ont toutes exprimé l’urgence de faire évoluer la cause des femmes dans une société qu’elles décrivent comme profondément inégalitaire.

Anca Dura levant une pancarte en soutien aux femmes autochtones.

Anca Dura, immigrante originaire de Iași, en Roumanie, a tenu à exprimer son soutien aux femmes et aux filles autochtones.

Photo : Radio-Canada / Maud Cucchi

Sous sa pancarte Halte aux violences faites aux femmes et aux filles autochtones, Anca Dura, immigrée roumaine venue en 2001 au Québec, a choisi d’exprimer sa reconnaissance envers les Premières Nations.

Les immigrants devraient se tenir aux côtés des femmes autochtones, on est les bienvenus ici, c’est la moindre des choses, soutient-elle.

Les membres du Centre des femmes de Verdun avec des pancartes.

Les membres du Centre des femmes de Verdun ont choisi de se rallier derrière la cause des femmes autochtones.

Photo : Radio-Canada / Maud Cucchi

Des représentantes du Centre des femmes de Verdun sont, elles aussi, venues à la marche en alliées en choisissant de défendre les droits des femmes autochtones. En porte-voix d’une parole trop peu entendue, précise Audrée T Lafontaine. Une motivation partagée par deux voisines d’une autre génération, Evelyne Henri et Marcelle Larouche.

C’est un non-sens, la façon dont Joyce Echaquan a été traitée, s’emporte Mme Henri. On est ici pour défendre l’équité.

Evelyne Henri et Marcelle Larouche avec une pancarte dénonçant le racisme systémique.

Evelyne Henri et Marcelle Larouche, membres du Centre des femmes de Rivière-des-Prairies

Photo : Radio-Canada / Maud Cucchi

Si la grande bannière rouge de Femmes autochtones du Québec ouvre fièrement la marche, il y a celles qui la referment. D’un pas plus lent, mais tout aussi assuré, Inès Garduno raconte être de toutes les luttes sociales.

Cette fois, cette Mexicaine venue au Québec il y a 40 ans défile surtout pour le droit au logement, glisse-t-elle, moins pour la cause autochtone.

Quand on défend nos droits, c’est souvent deux pas en avant, deux en arrière, faut pas lâcher! conseille sa voisine, philosophe, en clôturant la marche.

Le reportage de Marie-Josée Paquette-Comeau.

Avec les informations de La Presse canadienne

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