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En Haïti, un gang enlève une quinzaine de missionnaires américains et un Canadien

Un homme bloque une rue de Port-au-Prince en Haïti, alors que des pneus brûlent et dégagent une dense fumée noire.

Des manifestations avaient eu lieu à Port-au-Prince en septembre pour dénoncer les enlèvements faits par des gangs. Plus de 600 enlèvements ont été recensés sur les trois premiers trimestres de 2021 en Haïti, contre 231 pour la même période en 2020.

Photo : AP / Rodrigo Abd

Radio-Canada

Samedi, une quinzaine de missionnaires américains et un Canadien ont été enlevés par un gang à Ganthier, une petite ville située à l'est de Port-au-Prince.

Ceci est une alerte. Priez que les membres des gangs impliqués vont se repentir, indique le communiqué d'un groupe chrétien de l'État américain de l'Ohio, Christian Aid Ministries. L’organisation a ajouté que le groupe de 16 citoyens américains et d'un citoyen canadien comprend cinq hommes, sept femmes et cinq enfants dont le plus jeune est âgé de deux ans.

Joignez-vous à nous pour prier pour ceux qui sont pris en otage, pour les ravisseurs et les familles, amis et églises des personnes touchées. Priez pour ceux qui recherchent la direction de Dieu et prennent des décisions à ce sujet, ajoute le document.

Une bande criminelle appelée 400 Mawozo, que l'on pourrait traduire par hommes rustres serait responsable de l'enlèvement, qui aurait eu lieu dans une zone périurbaine à l'est de Port-au-Prince, a indiqué à l'AFP une source sécuritaire haïtienne.

Les missionnaires et leurs familles revenaient d'une visite sur un chantier de construction d'un orphelinat situé à une trentaine de kilomètres à l'est de la capitale haïtienne.

Par courriel, Affaires mondiales Canada a indiqué être « au courant des reportages des médias selon lesquels un citoyen canadien a été kidnappé en Haïti. Les représentants du gouvernement canadien en Haïti travaillent avec les autorités locales et les ONG impliquées pour recueillir plus d'informations ».

« La première priorité du gouvernement du Canada est toujours la sûreté et la sécurité de ses citoyens. En raison des dispositions de la Loi sur la protection des renseignements personnels, aucune autre information ne peut être divulguée », ajoute le porte-parole du ministère.

Un porte-parole du gouvernement américain a aussi reconnu qu'il était au courant des informations circulant à l'effet d'un tel enlèvement en Haïti. La sécurité et le bien-être de nos ressortissants à l'étranger sont de grandes priorités pour le département d'État des États-Unis, a affirmé le porte-parole, refusant toutefois de commenter davantage le sujet.

Il y a près d'un an, la police haïtienne a publié un avis de recherche du chef présumé du gang, Wilson Joseph, pour meurtre, tentative de meurtre, enlèvement, vol de voiture et détournement de camions transportant des marchandises. Il porte le surnom de Lanmò Sanjou, qui signifie la mort ne sait pas quel jour elle vient.

Le reportage d’Aimée Lemieux.

Les enlèvements ont presque triplé

Haïti observe à nouveau une recrudescence d'enlèvements par des groupes organisés. Le phénomène avait diminué après l'assassinat du président Jovenel Moïse à sa résidence le 7 juillet dernier ainsi que dans les jours suivants le tremblement de terre de magnitude 7.2, qui a fait plus de 2200 morts dans le sud-ouest du pays en août dernier.

Plus de 600 cas d'enlèvements ont été recensés sur les trois premiers trimestres de 2021, contre 231 à la même période en 2020, selon le Centre d'analyse et de recherche en droits de la personne, basé dans la capitale haïtienne.

Les ravisseurs exigent des rançons variant entre quelques centaines de dollars jusqu'à un million de dollars, selon les autorités.

La grande majorité des femmes séquestrées par les bandes criminelles sont agressées sexuellement et victimes de viols collectifs, déplorent les organisations de défense des droits de la personne, qui dénoncent l'inaction de la police haïtienne.

Des gens lèvent les bras et prient.

Des fidèles prient pour le retour de religieux enlevés par des criminels à Port-au-Prince.

Photo : Reuters / VALERIE BAERISWYL

Avant que les enlèvements n'aient été commis samedi, des associations professionnelles et des entreprises de Port-au-Prince avaient déjà appelé à une grève illimitée à compter de lundi, pour protester contre le climat d'insécurité grandissante.

Le mois dernier, un diacre a été tué devant une église de la capitale haïtienne, Port-au-Prince, et son épouse a été enlevée. Elle figure parmi les victimes de dizaines d'enlèvements dans les derniers mois dans ce pays des Caraïbes.

L'instabilité politique, la montée du nombre de gangs de plus en plus violents et les conditions socio-économiques qui se détériorent, incluant l'insécurité alimentaire et la malnutrition, contribuent à aggraver cette crise humanitaire, indique le rapport du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) dont la mandat vient d'être renouvelé jusqu'au 15 juillet 2022.

Des forces policières débordées et sous-financées ne peuvent pas venir à bout seules des problèmes de sécurité en Haïti.

Une citation de Bureau intégré des Nations Unies en Haïti

L'enlèvement des missionnaires américains survient quelques jours à peine après la visite de hauts fonctionnaires américains en Haïti où ils ont promis plus de ressources pour venir en aide à la Police nationale d'Haïti, dont 15 millions de dollars américains supplémentaires pour la lutter contre les groupes violents.

Ces derniers seraient responsables du déplacement de milliers d'Haïtiens vers des refuges temporaires où les conditions d'hygiène se détériorent.

Avec les informations de Agence France-Presse, Associated Press et CBC

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