Le chanteur corse Petru Guelfucci s’éteint à 66 ans

Petru Guelfucci, l’auteur et interprète du succès Corsica, est décédé vendredi à Marseille, en France. Il avait 66 ans. Le chanteur corse était particulièrement apprécié au Québec, où il a obtenu un disque d’or en 1993 pour l’album Corsica.

L’auteur-compositeur-interprète était hospitalisé depuis l’été dernier, selon le journal Corse-Matin.

Après avoir formé le groupe Canta u populu corsu au début des années 1970, Petru Guelfucci est devenu la figure emblématique de la polyphonie corse, style imprégné de la musique sacrée traditionnelle originaire de l’île française.

En 1987, Petru Guelfucci a entamé une carrière solo qui a abouti à sept albums studio, dont I mo tesori, paru en 2019.

En France, il été récompensé à deux reprises aux Victoires de la musique : en 1991, avec le groupe Les nouvelles polyphonies corses, et en 1995, avec le groupe Voce di Corsica.

En entrevue à Radio-Canada en 2018, dans le cadre d’une tournée qui marquait son retour au Québec après 17 ans d’absence, il décrivait ainsi son héritage musical : C'est une manière d'être, une forme de résistance identitaire, qui nous permet de [nous] reconnaître en tant que Corses et de ne jamais oublier d'où on vient.

La peine de Joël Le Bigot

« Ça me fait beaucoup de peine, réagit Joël Le Bigot, qui avait développé des liens d’amitié avec Petru Guelfucci. C’était une personne sympathique et très attachante. »

Dans les années 1980, l’animateur de radio avait fait découvrir au public québécois le disque Corsica, que son équipe et lui avaient reçu. C’était extrêmement beau, on a été éblouis par l’idée même du chant polyphonique.

« On l’a présenté aux auditeurs et il y a eu un grand engouement pour Corsica, a-t-il ajouté. La polyphonie était alors inconnue ici. »

Ce succès a amené Petru Guelfucci à venir donner des spectacles au Québec, où il est devenu même plus populaire qu’en France.

Là-bas, des groupes de chant polyphonique corse comme I Muvrini restent davantage connus. « Petru Guelfucci ne voulait pas jouer le jeu de la promotion et des entrevues télé qui l'agaçait profondément », explique Joël Le Bigot.

Avec les informations de Corse-Matin