L’Acadie rend hommage à Jackie Vautour

Plusieurs personnalités au Nouveau-Brunswick rendent hommage au militant acadien Jackie Vautour, décédé dimanche à l’âge de 92 ans.

La Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB) le décrit comme étant controversé pour certains et comme étant pour d’autres au cœur de la lutte contre l’expropriation de nombreuses familles acadiennes pour faire place au parc national Kouchibouguac.

L’Acadie vient de perdre un grand militant puisque Jackie Vautour est l’un des grands personnages symboliques de la résistance acadienne dans les années 60 et 70. Donc, c’est certain que c’est un deuil pour l’Acadie, affirme le président de la SANB, Alexandre Cédric Doucet. 

En tout, 1200 personnes ont été expropriées et les villages où elles vivaient ont été rasés pour faire place à l'aménagement du parc national, en 1969.

Le député du Parti vert de Kent-Nord, Kevin Arseneau, salue un résistant.

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C’est clair que l’Acadie perd un grand résistant, un grand qui a lutté contre des injustices. Un symbole. Je veux dire que M. Vautour, que vous soyez d’accord ou non avec sa démarche, il fait partie de l’histoire de l’Acadie à tout jamais, affirme le député Arseneau.

Ces dernières années, Jackie Vautour a aussi participé à une lutte des expropriés devant les tribunaux dans l’espoir de faire reconnaître des titres autochtones sur les terres réclamées et des droits territoriaux de Métis acadiens, mais sans succès jusqu’à présent.

Le militant acadien Jean-Marie Nadeau dit avoir perdu un ami et un mentor.

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Il est probablement celui qui personnifiait le mieux la résilience acadienne et métisse aussi parce que ç’a été les dernières années de son combat. C’est définitivement une figure de l’histoire moderne de l’Acadie parmi les plus importantes, affirme Jean-Marie Nadeau.

On ne peut pas parler de Jackie sans mentionner Yvonne, sa compagne de toujours. Comme deux chênes, ils ont résisté contre vents et marées.

Gilles Thériault siégait au Conseil régional d'aménagement du Sud-Est à l'époque de l'expropriation. Il parle de la fin d'un chapitre.

Beaucoup d'Acadiens et d'Acadiennes ont admiré sa détermination, sa ténacité. Jackie, c'était un guerrier. Cette cause, il ne l'a pas lâchée, il a été fidèle à lui-même. Malheureusement, il nous quitte sans voir les résultats qu'il aurait voulu voir, s'attriste M. Thériault.

Jackie Vautour a inspiré des artistes

Jackie Vautour est mentionné avec les autres résistants Crazy Horse, Louis Riel et Beausoleil Broussard dans la chanson Petitcodiac, du groupe Zéro Degré Celsius, composée en 1993.

Au début, c’était plus une ode parce qu’à ce moment-là, on était très engagé par rapport à la rivière Petitcodiac, explique le chanteur Joseph Edgar, qui faisait partie du groupe. 

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Yves Chiasson et Daniel Chiasson avaient écrit les couplets avec toutes sortes de thèmes qui parlaient de choses qui nous concernaient. Quand on est tombé sur le refrain, justement, on s’est inspiré de ces gens-là qui, à travers l’histoire, ont mis leur pied à terre et ont fait preuve de résistance envers des décisions qui sont prises pour des raisons monétaires plus que des raisons humanitaires , ajoute-t-il.

L’artiste Daniel Léger parle aussi de Jackie Vautour dans sa chanson intitulée Claire Fontaine. Il souligne la persévérance du militant.

C’est devenu une légende. C’est devenu un genre de Beausoleil Broussard moderne.

On a besoin de héros locaux. Je pense qu’il incarnait quelque chose de ça. Pour les artistes, il a beaucoup inspiré des œuvres. Il incarnait quelque chose qui représente en quelque part le caractère du peuple acadien, cette persévérance-là, ce désir de foncer, de croire à quelque chose qui est plus grand que nous autres. Je pense que c’est ça qui inspirait des artistes, affirme Daniel Léger.

Le musicien du groupe 1755, Roland Gauvin a participé à la création d’une trame sonore pour le film Kouchibouguac de l’ONF consacré à la vie de Jackie Vautour. Il croit que le combat de Jackie Vautour était le combat de toute l’Acadie.

Ça nous touchait tous. Notre génération, on était tous un peu révoltés, on arrivait avec une nouvelle vision de l’Acadie et pour moi, c’était comme une espèce de déportation qui se déroulait sous notre nez. Il a combattu pour lui-même, mais aussi pour tous les expropriés du parc et c’était symbolique tout ça. C’est un combat acadien qui, je me dis, on aurait peut-être dû supporter un petit peu plus, pense-t-il.

Avec des renseignements de Michèle Brideau, de Nicolas Steinbach et de Camille Bourdeau