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L’amoureux de la Gaspésie Jules Bélanger est décédé

Photo officielle de Jules Bélanger.

Jules Bélanger est décédé chez lui, à Gaspé (archives).

Photo : Musée de la Gaspésie

L'historien et auteur gaspésien Jules Bélanger est décédé la nuit dernière, à Gaspé.

Quatrième d’une famille de 18 enfants, Jules Bélanger naît à Nouvelle en 1929.

Après avoir mis une croix sur des études de médecine, il obtient un baccalauréat en théologie au Holy Heart Seminary d’Halifax, puis une licence en lettres à l’Université Laval en 1964. Un an plus tard, toujours à Québec, il obtient une maîtrise en philosophie. Il se rend par la suite en France, où il décroche son doctorat en littérature à l’Université de Rennes 1 en 1969.

Une première carrière en éducation

Tout en faisant ses études, il enseigne le français et le latin au séminaire de Gaspé de 1958 à 1969.

Dans la deuxième moitié des années 1960, il préside le Comité d’implantation d’un cégep en Gaspésie.

Pendant qu’il mène de front plusieurs projets, il enseigne aussi la littérature au Cégep de la Gaspésie et des Îles jusqu’en 1987.

Par ailleurs, dans la première moitié des années 1980, il siège au Conseil supérieur de l’éducation, un organisme consultatif qui conseille le ministre de l’Éducation.

Jules Bélanger répond aux questions d'un journaliste.

Jules Bélanger alors qu'il coprésidait le comité de mobilisation pour l'avenir de l'UQAR en 1995.

Photo : Radio-Canada

Une passion pour l’histoire de sa région

En 1962, il fonde la Société historique de la Gaspésie avec Claude Allard et Michel Le Moignan. Il s’ensuit, un an plus tard, la création du Magazine Gaspésie. Publié pour la première fois en 1963, ce magazine paraît toujours aujourd'hui.

Jules Bélanger parle au micro devant un petit groupe de personnes.

Conférence de presse pour la relance du « Magazine Gaspésie » le 2 janvier 1996

Photo : Radio-Canada

À titre de membre fondateur et vice-président de Diffusion Gaspésie, il participe à la création des Éditions du Pharillon. Le journal hebdomadaire Le Pharillon paraît pour la première fois en 1973. Médomédia annonce la fermeture du journal en 2018 en raison d’une baisse importante de revenus.

Il participe aussi à la fondation de la radio communautaire Radio-Gaspésie, dont il sera le vice-président du conseil d’administration de 1976 à 1980.

Les gens d’une extrémité à l’autre de cette ville ne s’entendaient pas parler. Ils ne savaient pas quels étaient leurs projets, leurs difficultés. Enfin, voilà, avec cette radio, tout le monde pouvait être au courant de ce qui se passait partout dans la ville!, souligne-t-il dans une entrevue en décembre 2003, lors du 25e anniversaire de la station de radio.

Dans les années 1980 et 1990, il publie plusieurs ouvrages sur l’histoire de sa région natale.

Publications signées ou cosignées par Jules Bélanger :

  • Histoire de la Gaspésie (1981), avec Marc Desjardins, Yves Frenette, Pierre Dansereau
  • Gaspésie, visages et paysages (1984)
  • L’École détournée (1989), avec Louis Balthazar
  • Ma Gaspésie, le combat d’un éducateur (1993)
  • J.-Louis Lévesque : la montée d’un Gaspésien aux sommets des affaires (1996)

La création du Musée de la Gaspésie

En 1974, il est mandaté par la Société historique de la Gaspésie pour mettre sur pied le Musée de la Gaspésie.

Entouré de trois personnes, Jules Bélanger désigne une affiche sur un mur.

Jules Bélanger fait visiter le Musée de la Gaspésie à la députée Monique Vézina et son équipe le 8 juillet 1985.

Photo : Radio-Canada

En tant que président du conseil d’administration de la Société, siège qu’il occupera pendant près de 20 ans de 1977 à 1995, le développement du musée est l’un de ses principaux chevaux de bataille. En 1982, il met sur pied la Fondation de la Société historique de la Gaspésie, dont les actifs seront fusionnés à ceux du musée en 2011.

En 2003, il pilote la plus vaste campagne de souscription publique jusqu’alors de l’histoire de la Gaspésie, visant l’agrandissement du musée. Une somme de 1,5 million de dollars est amassée. Le projet, estimé à 6,5 millions de dollars, se concrétise en 2009.

C'était un objectif ambitieux, tout le monde nous le disait et puis nous le reconnaissions. Mais c'est un succès.

Une citation de Jules Bélanger, lors d'une entrevue le 4 novembre 2005
Publicité sur laquelle on peut lire : « La culture de la mémoire : un investissement gagnant ».

Publicité dans un journal local pour la campagne de souscription du Musée de la Gaspésie en 2003

Photo : Radio-Canada

Incursion en politique

En 1976, à la demande de René Lévesque, il se présente pour le Parti québécois dans la circonscription de Gaspé. Il termine troisième derrière son ancien collègue Michel Le Moignan de l’Union nationale, qui l’emporte par 420 voix sur le libéral Guy Fortier.

Il continue toutefois de s'investir pour le parti à titre de président de la région Est-du-Québec jusqu’en 1982.

En 1991, il est nommé membre du Groupe-conseil Arpin. Celui-ci a le mandat de préparer un projet de politique culturelle au Québec. Le 30 novembre 1992, un document de 113 recommandations portant entre autres sur le financement du milieu, la formation professionnelle et le rôle des diffuseurs est déposé au ministère de la Culture.

En 1995, il est membre de la Commission nationale sur l’avenir du Québec, pilotée par l’ancienne députée Monique Vézina, qui vise à laisser les citoyens s'exprimer sur l'avant-projet de loi sur la souveraineté du Québec. La Commission étant subdivisée par thème et par région, il préside aussi la commission de la région de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine.

Assis à une table, Jules Bélanger lit un texte dans un micro posé sur une table.

Dépôt du rapport de la Commission sur l'avenir du Québec pour la région de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine, le 21 mars 1995

Photo : Radio-Canada

Un apport souligné par de nombreuses reconnaissances

Le Prix de la Société historique du Canada lui est remis en 1982 pour son livre Histoire de la Gaspésie.

Dans les années 2000, il reçoit des doctorats honoris causa de l’Université Laval et de l’Université du Québec à Rimouski. Il se voit aussi remettre la médaille d’argent du lieutenant-gouverneur pour les aînés.

Il est nommé officier de l’Ordre national du Québec en 2006.

Jules Bélanger et Jean Charest se serrent la main et sourient à des photographes.

Jules Bélanger a reçu l'Ordre national du Québec des mains du premier ministre Jean Charest à l'Assemblée nationale le 20 juin 2006.

Photo : Radio-Canada

En 2008, l’Association québécoise des retraités des secteurs public et parapublic (AQRP) lui remet le prix des Bâtisseurs du Québec moderne.

En février 2016, il devient l’un des quatre premiers récipiendaires de l’Ordre de la Gaspésie.

La même année, à 87 ans, il devient le premier Gaspésien à recevoir le prix Gérard-Morisset, la plus haute distinction en matière de protection du patrimoine.

Jules Bélanger lit la biographie écrite par Sylvain Rivière devant une fenêtre.

« Le pays de l'intérieur » a été lancé au Musée de la Gaspésie en 2019.

Photo : Radio-Canada

En 2019, l’auteur Sylvain Rivière publie sa biographie, intitulée Jules Bélanger : le pays de l’intérieur.

Sa région natale garde le souvenir d'un combattant et d'un citoyen engagé.

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