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De nouvelles opérations reportées dans les hôpitaux du Québec

Le réseau de la santé se prépare à des choix encore plus difficiles avec le triage des patients à traiter ou non.

Une femme vêtue d'un sarrau blanc marche dans un corridor d'hôpital où l'on voit une civière.

Une médecin marche dans les corridors de l'Hôpital général juif de Montréal.

Photo : Radio-Canada / Martin Thibault

Le délestage s'intensifie au Québec alors que certains hôpitaux sont remplis. En raison du manque de lits aux soins intensifs, des patients sont transférés dans d'autres régions, et Québec craint de ne pouvoir soigner tout le monde.

La situation est très critique, a déclaré la sous-ministre adjointe à la Santé Lucie Opatrny, exceptionnellement aux côtés du premier ministre François Legault lors d'une conférence de presse pour faire le point sur la situation.

La majorité des hôpitaux du Québec se situent au niveau maximal de délestage et peinent déjà à réaliser les chirurgies urgentes et les traitements de cancers.

Alors que 140 000 Québécois sont en attente d'une chirurgie, seront reportées en partie ou en totalité :

  • interventions chirurgicales semi-urgentes et non urgentes
  • dépistage du cancer du côlon
  • greffe de reins de donneurs vivants, sauf en pédiatrie
  • consultations en cliniques externes spécialisées

Les impacts sont énormes et se feront sentir encore pendant plusieurs mois, voire des années, en raison des retards qui s’accumulent dans les listes d’attente. [...] Malheureusement, certains patients risquent d’en subir les conséquences.

Une citation de Lucie Opatrny, sous-ministre adjointe au ministère de la Santé du Québec

COVID-19 : tout sur la pandémie

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Une représentation du coronavirus.

Si la tendance se maintient, Québec prévoit le dépassement des capacités en ce qui concerne les lits d'hospitalisation, comme les lits de soins intensifs, tant pour les patients COVID que pour les patients atteints d'autres maladies.

Dans le Grand Montréal, le nombre d'hospitalisations COVID a doublé depuis la mi-décembre, passant de 472 à 1071 hier.

La pression est d'autant plus forte que le manque de personnel est criant, et les éclosions, nombreuses dans les unités.

Préparation du protocole de triage

Ce que le réseau pensait impossible est en train de se produire, ont expliqué les autorités. Québec envisage un protocole de sélection des patients qui pourraient ne pas être traités en raison de la surcharge, comme cela s'est passé en Italie.

Des formations et des webinaires pour étudier et simuler le protocole de triage sont en cours, mais le ministère ne pense pas avoir à l'utiliser avant plusieurs semaines.

Déjà des transferts de patients d'une région à l'autre

Selon nos informations, le débordement a commencé dans les soins intensifs du Grand Montréal.

Le CISSS de la Montérégie-Ouest, débordé, achemine des malades au CHU de Sherbrooke. Radio-Canada a appris que six patients envoyés de la Montérégie sont traités en Estrie. D'autres facteurs que la capacité d'accueil peuvent toutefois justifier des transferts, précise le CISSS.

Les lettres CHUS sur une partie du bâtiment de l'hôpital Fleurimont

Le reportage de Véronique Prince

Photo : Radio-Canada / Daniel Mailloux

Samedi, l'Hôpital Anna-Laberge, de Châteauguay, et celui du Suroît, à Valleyfield, ont annoncé l'interdiction des visites jusqu'à nouvel ordre, sauf exception. Le taux d'occupation des urgences de ces hôpitaux est de 141 %.

La décision a été prise en raison de la hausse du nombre de cas de COVID-19 dans la population, de la transmission soutenue dans la communauté, de l’apparition d’éclosions sur certaines unités de soins ainsi que des taux d’occupation élevés dans nos hôpitaux, justifie le CISSS.

Cette fin de semaine, à Laval, quatre patients ont été transférés de la Cité-de-la-Santé vers les hôpitaux de Saint-Jérôme et Pierre-Le Gardeur, à Terrebonne. Le CISSS de Laval confirme avoir mis en place un corridor de service pour [lui] permettre de diminuer l'utilisation de nos lits rouges.

Des patients COVID de l'Hôpital Pierre-Boucher, à Longueuil, ont aussi été transférés à l'Hôpital Charles-Le Moyne puis vers Saint-Hyacinthe.

La capacité prévue à la première vague est dépassée depuis un bout déjà, témoigne la présidente de la FIQ Montérégie-Est, Brigitte Petrie. Nous en sommes à écrire une nouvelle histoire.

Selon deux sources, l'Hôpital Charles-Le Moyne serait en train de dégager d'autres lits aux soins intensifs, mais ça ne se fait pas sans répercussion sur les autres activités.

Québec demande de dégager des lits aux soins intensifs

Selon nos informations, le ministère de la Santé souhaite que de grands hôpitaux comme le CHUM, le CUSM et l'Hôpital général juif augmentent leur nombre de lits COVID en soins intensifs. Une directive pourrait être adoptée aujourd'hui.

Au CHUM, selon des sources, la réorganisation a déjà commencé pour libérer des lits, des unités et même des étages pour des patients COVID. C'est fou, j'ai l'impression que tout l'hôpital est COVID, témoigne un médecin.

Le gouvernement est aussi à la recherche de nouveaux lieux dits « non traditionnels », à l'image de l'utilisation de l'ancien Hôtel-Dieu.

Un lit d'hôpital et tout l'équipement nécessaire aux soins intensifs.

Une chambre de soins intensifs aménagée au CHUL à Québec en cette pandémie de COVID-19.

Photo : Courtoisie

L’augmentation des cas de COVID-19 est observée dans la plupart des régions du Québec. Quelque 80 % des personnes hospitalisées ont plus de 65 ans.

Le 7 janvier, l’Institut national d'excellence en santé et services sociaux (INESSS) écrivait à propos du Grand Montréal : Les projections prévoient une augmentation importante de l’occupation des lits dans les prochaines semaines. Un risque de dépassement des capacités dédiées d’ici les trois prochaines semaines est réel (plus de 50 %).

Dans la région, près des trois quarts des lits standard et deux tiers des lits de soins intensifs désignés sont déjà occupés. Ailleurs au Québec, près de 60 % des lits standard et 30 % des lits de soins intensifs réservés aux patients COVID-19 sont toujours occupés.

Les projections de l'INESSS reposent sur les données colligées jusqu’au 3 janvier et ne prennent pas en considération les hospitalisations observées depuis cette date.

Le 3 janvier, il y avait 1294 hospitalisations COVID au Québec, dont 188 aux soins intensifs. En date du 10 janvier, le bilan a augmenté à 1436, dont 211 aux soins intensifs.

La capacité aux soins intensifs pour les patients COVID serait d’environ 350 lits pour le Québec.

En Ontario, la province prévoit atteindre 1000 patients aux soins intensifs, en février.

COVID-19             : ce qu'il faut savoir

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