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Des dizaines de milliers rassemblés en France après la mort de Samuel Paty

Des manifestants, dont une tient une pancarte sur laquelle on peut lire « Je suis prof ».

Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées sur la place de la République, à Paris, pour rendre hommage à Samuel Paty.

Photo : Reuters / CHARLES PLATIAU

Radio-Canada

Après la sidération, la mobilisation. Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées dimanche à travers la France, pour rendre hommage à Samuel Paty, un enseignant d’histoire-géographie sauvagement assassiné vendredi, quelques jours après avoir montré à ses élèves des caricatures de Mahomet.

Des milliers de personnes se sont rassemblées à Paris, dimanche après-midi sur la place de la République – qu'une marée humaine avait envahie en 2015 après les attentats de Charlie Hebdo.

Pancartes à la main, « Je suis prof », « Non au totalitarisme de la pensée », « Liberté d'expression, liberté d'enseigner », les manifestants ont salué dans le calme la mémoire de cet enseignant, proclamant leur refus de l'obscurantisme et chantant la Marseillaise.

Je suis là comme prof, comme maman, comme Française et comme républicaine, a ainsi déclaré à l'Agence France-Presse Virginie, 52 ans, une enseignante de musique de la région parisienne.

Une personne brandit une pancarte sur lequel on peut lire « Ils ne décapiteront pas la République ».

De nombreuses personnes se sont rassemblées à Lille, dans le nord de la France.

Photo : Reuters / PASCAL ROSSIGNOL

Certains manifestants portaient des pancartes où étaient affichées des caricatures de Mahomet publiées par l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo.

D'autres événements ont aussi eu lieu dans de nombreuses villes de France, dont Lyon, Strasbourg, Marseille, Bordeaux et Lille.

Je suis en colère contre l'institution qui ne nous protège pas assez, s'est exclamée à Lille Lise, enseignante de français.

Un acte barbare

Le meurtre de Samuel Paty, décapité en plein jour alors qu’il rentrait chez lui après sa journée de travail, a sidéré les habitants de Conflans-Sainte-Honorine, une banlieue située au nord-ouest de Paris, et toute la France.

Qualifié par Emmanuel Macron d’attentat terroriste islamiste caractérisé, cet acte a réveillé le souvenir des attentats contre Charlie Hebdo en janvier 2015, dont le procès des complices se déroule en ce moment à Paris.

Des personnes portent des pancartes sur lesquelles on peut lire « Je suis enseignant »

Les enseignants étaient présents en grand nombre aux rassemblements pour rendre hommage à Samuel Paty.

Photo : Associated Press / Michel Euler

Trois semaines après une attaque islamiste durant laquelle un Pakistanais avait blessé à coups de hachoir deux personnes qui se trouvaient devant les anciens locaux de Charlie Hebdo, et en plein débat sur le séparatisme religieux, l'assassinat a profondément choqué le pays.

Un hommage national sera rendu mercredi à l'enseignant. Samedi, un millier de parents, d’élèves, d’élus et de simples habitants se sont rassemblés devant le collège du Bois d’Aulne, où enseignait Samuel Paty, pour exprimer leur émotion et leur solidarité.

Son meurtrier présumé, un jeune réfugié russe d’origine tchétchène, a été abattu peu de temps après son attaque par les forces policières.

Samuel Paty a été tué après une campagne menée sur les réseaux sociaux par le père d'une élève l'accusant d'avoir « insulté » l'islam et son prophète. Celui-ci avait rendu publics sur Internet le nom de l'enseignant et l'adresse de l'établissement scolaire, et avait demandé à la direction son renvoi. Samuel Paty avait ensuite reçu plusieurs appels de menaces.

Une pancarte où l'on peut lire « Je suis Samuel », entourée de fleurs.

Samedi, un millier de personnes se sont rassemblées à Conflans-Sainte-Honorine pour rendre hommage à Samuel Paty.

Photo : AP / Michel Euler

En ce qui concerne l'enquête, les policiers cherchent à déterminer si le meurtrier a bénéficié d'éventuelles complicités, et une 11e personne a été mise en garde à vue, a appris l’agence Reuters de source judiciaire.

Les « associations islamistes » dans le viseur

Bruno Le Maire, le ministre français de l'Économie, a déclaré dimanche qu'il proposerait un renforcement du contrôle des flux financiers de certaines « associations islamistes ».

Le gouvernement français ordonnera également l'expulsion de 231 personnes fichées S pour radicalisation, selon des informations d'Europe 1 qui ont été confirmées à Reuters par une source syndicale, deux jours après la mort de Samuel Paty.

Le ministère de l'intérieur s'est entretenu dimanche avec les préfets de France pour les en avertir. Les personnes concernées figurent dans le fichier de signalement pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste, le FSPRT, selon les deux médias ainsi que le syndicat Alternative Police.

Sur cette liste, 180 personnes se trouvent actuellement en prison. Les 51 autres, encore en liberté, vont être arrêtées, précise le syndicat de police.

Le ministère de l'Intérieur a par ailleurs demandé à ses services d'examiner plus attentivement les dossiers des demandeurs d'asile en France, précise Alternative police.

Avec les informations de Reuters, Le Monde et Agence France-Presse

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