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« N'ayez pas peur de la COVID » : Donald Trump regagne la Maison-Blanche

Donald Trump retire son masque.

Sur le balcon de la Maison-Blanche, le président a retiré son masque pour participer à une séance de photo.

Photo : Reuters / Erin Scott

Radio-Canada

Le président américain Donald Trump a quitté l'hôpital militaire Walter Reed, en banlieue de Washington, après y avoir passé les derniers jours en raison de son infection à la COVID-19.

Avant de monter dans l'hélicoptère qui l'attendait, il a ignoré les questions des journalistes, levant simplement son pouce en l'air devant les photographes.

À son arrivée à la Maison-Blanche après un vol de quelques minutes, le président est monté sur le balcon et a retiré son masque pour participer à une opération photo alors qu'il est toujours contagieux. Il a reçu son diagnostic positif jeudi dernier, il y a donc cinq jours seulement, selon son équipe.

Il a ensuite regagné la Maison-Blanche, où il recevra un suivi médical 24 heures sur 24, selon son médecin, le Dr Sean Conley.

Selon CNN, des proches conseillers du président lui avaient recommandé de demeurer à l'hôpital, entre autres pour pouvoir réagir rapidement si son état de santé se dégrade, mais aussi pour éviter de mettre son personnel à risque.

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Une représentation du coronavirus.

Or, il a annoncé sa sortie de l'hôpital lundi après-midi sur son compte Twitter. Je me sens très bien! N'ayez pas peur de la COVID. Ne laissez pas cette maladie dominer votre vie, a-t-il écrit.

Nous avons, sous mon administration, développé de très bons médicaments et de bonnes connaissances. Je me sens mieux que je me sentais il y a 20 ans!

Une citation de Donald Trump, président des États-Unis

Les propos de Donald Trump ont fait bondir son adversaire Joe Biden, qui a rappelé le lourd bilan de la COVID-19 dans le pays. J'ai vu un tweet qu'il a fait, ils me l'ont montré, il a dit : "Ne laissez pas la COVID contrôler votre vie". Allez dire cela aux 205 000 familles qui ont perdu quelqu'un, a déclaré l'ancien vice-président, visiblement en colère, sur une chaîne locale de Floride.

Le président a tout de même repris ces propos dans une vidéo publiée en soirée, où il ajoute qu'un vaccin sera disponible avant longtemps [momentarily].

Dans cette vidéo filmée sur le balcon de la Maison-Blanche, il affirme également qu'il aurait pu quitter l'hôpital il y a deux jours.

Il laisse aussi entendre qu'il pourrait désormais être immunisé contre le virus. Or, jusqu'à maintenant, les recherches médicales ne démontrent pas clairement que les individus infectés sont efficacement immunisés contre les différentes souches du virus.

Les médecins « prudemment optimistes »

Il n'est pas encore sorti du bois, a pour sa part admis le Dr Conley, affirmant qu'il n'aura l'esprit entièrement tranquille que lundi prochain, quand les risques de complications seront quasiment nuls.

Le Dr Conley n'a pas voulu commenter les propos de Donald Trump, minimisant encore une fois la gravité de la COVID-19.

Il a plutôt tenté de se faire rassurant, en affirmant que son patient se portait mieux. Selon le Dr Conley, le président n'a pas fait de fièvre depuis 72 heures. Il a toutefois évité de commenter l'état de ses poumons.

Une équipe de médecins en sarrau s'avance vers les journalistes.

L'équipe médicale qui s'occupe de Donald Trump, au moment de s'adresser à la presse.

Photo : Reuters / Jonathan Ernst

Nous sommes prudemment optimistes, et nous demeurons alertes, puisque nous sommes en terrain inconnu, avec un patient qui a reçu la médication qu'il a reçue si tôt dans l'évolution de la maladie.

Une citation de Dr Sean Conley

Foyer d'éclosion à la Maison-Blanche

Au moins 11 proches collaborateurs du président ont été contaminés par la COVID-19 ces derniers jours. Un nouveau cas a d'ailleurs été annoncé lundi. Il s'agit de sa porte-parole Kayleigh McEnany. Elle en a elle-même fait l'annonce sur Twitter.

À plusieurs reprises ces derniers jours, elle s'est adressée, sans porter de masque, aux journalistes.

Kayleigh McEnany s'adresse aux journalistes à l'extérieur de la Maison-Blanche.

La porte-parole de la Maison-Blanche, Kayleigh McEnany, ne porte pas son masque lorsqu'elle s'adresse à la presse le 2 octobre 2020.

Photo : Getty Images / Drew Angerer

Parmi les personnes déclarées positives à la Maison-Blanche se trouvent les conseillères Hope Hicks et Kellyanne Conway, ainsi que l'ex-gouverneur du New Jersey Chris Christie, qui a aidé le président à se préparer au débat de mardi dernier.

La femme de M. Trump, Melania, a aussi été infectée. Elle se porte bien, selon la Maison-Blanche.

La COVID-19 a fait près de 210 000 morts aux États-Unis, qui est de loin le pays le plus endeuillé au monde.

COVID-19             : ce qu'il faut savoir

Traitements nombreux et expérimentaux

Certains traitements administrés à Donald Trump relèvent de l'expérimentation, ont admis ses médecins lundi. Ils ont toutefois soutenu qu'ils donnaient fréquemment leur congé à des patients qui sont toujours sous médication.

Âgé de 74 ans et en surpoids, le président Trump présente d’importants facteurs de risque qui le rendent susceptible de développer une forme sévère de la maladie, à 29 jours de la présidentielle du 3 novembre.

Il a d'ailleurs affirmé lundi qu'il serait bientôt de retour sur le chemin de sa campagne électorale.

Depuis vendredi, le président a eu des épisodes de fatigue, a fait de la fièvre et a eu deux épisodes où le taux d'oxygène dans son sang a baissé sous le seuil considéré comme normal.

Il a reçu un traitement expérimental fait d'anticorps polyclonaux provenant du laboratoire Regeneron, ainsi que du zinc, de la vitamine D, de la famotidine, de la mélatonine et de l'aspirine.

Il a également été placé sous dexaméthasone, un médicament de la famille des corticoïdes utilisé pour le traitement des cas sévères de COVID-19, et reçoit aussi le médicament antiviral remdesivir, qui empêche la réplication du virus.

Il a reçu une quatrième dose de remdesivir avant de quitter l'hôpital lundi soir, et il en recevra une dernière qui lui sera acheminée mardi à la Maison-Blanche.

Des risques minimisés

Depuis samedi, les déclarations de la Maison-Blanche sont souvent apparues moins optimistes que celles de son équipe médicale.

Le médecin de la Maison-Blanche a reconnu dimanche avoir tenté de minimiser la gravité de l'état de santé du président la veille. Il a ainsi admis que l'état initial de son patient avait été plus grave que ce qui avait été officiellement déclaré dans un premier temps, renforçant l'impression d'un vrai manque de transparence, voire d'une réelle inquiétude au plus fort de la maladie.

Faisant volte-face par rapport à son point presse de samedi, le Dr Conley a confirmé que Donald Trump avait bien eu besoin d'une mise sous oxygène vendredi, pendant environ une heure, à la Maison-Blanche, un épisode jugé suffisamment inquiétant pour décider de l'hospitaliser le soir même.

Dimanche, le président Trump a publié une vidéo en ligne dans laquelle il disait avoir beaucoup appris sur la COVID-19, lui qui a souvent minimisé la gravité de la maladie dans le passé. Il a ensuite effectué une sortie, masqué, dans son véhicule présidentiel, pour saluer des partisans rassemblés devant l'hôpital.

Donald Trump, masqué, dans son véhicule.

Le président Trump s'est offert une balade dans son véhicule présidentiel dimanche, question de saluer des partisans rassemblés à l'extérieur de l'hôpital.

Photo : La Presse canadienne / AP/Anthony Peltier

Cela lui a valu une volée de bois vert de la part d'un médecin de l'hôpital, James P. Phillips, qui a dénoncé un geste d’une irresponsabilité stupéfiante sur Twitter. Soulignant que le risque de transmission était particulièrement élevé à l’intérieur du véhicule – qui est étanche pour prévenir des attaques chimiques –, il a invité tous ceux qui s'y trouvaient à s’isoler pendant 14 jours.

Ils pourraient être malades. Ils pourraient mourir. Pour un théâtre politique. [...] C’est de la folie, a-t-il affirmé sur Twitter.

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