Trudeau a eu un « échange bref, mais constructif » avec le président chinois au G20

Le Sommet du G20 s’est ouvert vendredi à Osaka, au Japon, sur fond de tensions entre le Canada et la Chine. Si le premier ministre Justin Trudeau a eu de « brefs échanges constructifs » avec le président chinois, Xi Jinping, il a surtout cherché l’appui des dirigeants européens concernant la question des deux Canadiens détenus en Chine.

Le Canada a reçu un « large soutien » de plusieurs pays concernant la détention de Michael Kovrig et Michael Spavor, a indiqué le cabinet du premier ministre après une rencontre entre Justin Trudeau et des dirigeants européens vendredi matin.

Plusieurs pays ont d’ailleurs abordé la question avec le président chinois, selon ce qu’a affirmé la ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland.

Il y a beaucoup de pays dans le monde qui partagent notre opinion [selon laquelle] les détentions arbitraires ne sont pas une bonne voie pour les relations entre les pays.

« De brefs échanges constructifs »

Ordre alphabétique oblige, les dirigeants du Canada et de la Chine étaient assis côte à côte en session plénière.

Des images captées par des caméras montrent que, pendant plusieurs minutes, MM. Trudeau et Xi n’ont pas cherché à établir de contact visuel. Le premier ministre canadien a pourtant salué son voisin brésilien, le président d’extrême droite Jair Bolsonaro.

Justin Trudeau et Xi Jinping assis côte à côte lors du dîner du G20; le malaise est palpable :

M. Trudeau et Xi Jinping ont toutefois eu de brefs échanges lors du Sommet, dont une poignée de main. Le bureau du premier ministre a qualifié ces échanges de « constructifs ».

L'ex-ambassadeur chinois au Canada optimiste

Même si aucune rencontre formelle n’est prévue entre les deux dirigeants, le Canada est disposé à tenir des discussions diplomatiques avec la Chine depuis un bon moment et reste « très ouvert » à en avoir pendant le Sommet, selon ce qu'a assuré la ministre Freeland. Les autorités chinoises ont toutefois indiqué ne pas désirer s'entretenir avec les représentants du gouvernement canadien, y compris Justin Trudeau et Chrystia Freeland.

Une position qui contraste avec l'optimisme affiché par l'ambassadeur chinois sortant à Ottawa, Lu Shaye, qui a qualifié la mésentente entre le Canada et la Chine de « temporaire ».

D'immenses montagnes ne peuvent pas empêcher la rivière de se rendre à l'océan, a déclaré M. Lu devant près de 400 personnes issues de la communauté chinoise lors d'une allocution quelques jours avant le sommet du G20.

L'amitié sino-canadienne a une histoire profonde, une histoire qui ne peut s'arrêter, a-t-il ajouté.

M. Lu doit quitter son poste à Ottawa pour une nouvelle affectation, lui qui a été très dur envers le Canada lors de la crise impliquant l'arrestation de la directrice financière du géant Huawei, Meng Wanzhou, à Vancouver en décembre dernier.

Depuis des mois, le gouvernement canadien sollicite des appuis sur la scène internationale pour dénoncer de son côté la détention de Michael Kovrig et Michael Spavor en Chine. Mais, depuis, la Chine a considérablement restreint ses importations de canola et elle a suspendu ses importations de viande canadienne.

Le gouvernement s’appuie entre autres sur le président américain Donald Trump, qui a promis la semaine dernière de soulever la question des deux détenus canadiens avec le président chinois pour faire avancer les discussions.

M. Trump doit rencontrer Xi Jinping samedi, le dernier jour du Sommet du G20.

Avec les informations de Madeleine Blais-Morin et La Presse canadienne