Ottawa reste de marbre devant les gaz à effet de serre
L'industrie des sables bitumineux
Photo : La Presse canadienne / JASON FRANSON
Prenez note que cet article publié en 2014 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le Canada, qui a renié le protocole de Kyoto et qui n'atteindra même pas les objectifs de réduction des gaz à effet de serre (GES) qu'il s'était lui-même fixés, ne semble pas très préoccupé par son impact sur l'environnement, comme en témoignent ses mesures et propositions plutôt timides jusqu'ici.
Le pays semble en fait laisser le champ libre aux industries polluantes et se fie aux initiatives des provinces et des villes qui veulent, malgré tout, faire des efforts.
Le Canada est responsable de 2 % des émissions mondiales de GES.
En 1990, la quantité totale de ces gaz était de 591 millions de tonnes par an. En 2012, ce chiffre atteignait 699 millions. Un total qui, s'il est demeuré plus ou moins stable depuis 2009, est encore loin de respecter les objectifs des accords de Copenhague, un traité beaucoup moins contraignant que le protocole de Kyoto.
Il faudrait en fait que les émissions diminuent jusqu'à 612 millions de tonnes d'ici 2020.
Une mission impossible, selon Steven Guilbeault, d'Équiterre, car « les émissions du Canada sont encore bien au-dessus des niveaux que nous nous sommes fixés et nous ne sommes pas sur une pente descendante ».
L'Alberta, championne de la pollution
Les 699 millions de tonnes annuelles de gaz à effet de serre que le Canada émet proviennent à 90 % de cinq provinces. En tête, production pétrolière oblige, c'est l'Alberta qui en produit le plus : 249 millions de tonnes par année.
Ensuite par ordre décroissant viennent l'Ontario, le Québec, la Saskatchewan et la Colombie-Britannique.
Il apparaît maintenant qu'un quart des émissions totales provient de l'exploitation du gaz et du pétrole, devançant petit à petit la pollution générée par le transport au Canada.
Jim Prentice, le nouveau premier ministre albertain, parle de futurs efforts de réduction, sans fournir aucun détail et surtout sans subir de pression du fédéral. Un manque de volonté de serrer la vis aux pollueurs que déplorent les écologistes.
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Des efforts provinciaux
Malgré cette absence de bonne volonté réelle d'Ottawa, certaines provinces qui, faut-il préciser, ne doivent pas leur développement économique aux industries polluantes comme le pétrole et le gaz, prennent l'initiative des efforts de réduction des GES.
La Colombie-Britannique a mis sur pied une taxe sur le carbone il y a quelques années, le Québec participe avec la Californie à la bourse du carbone, alors que l'Ontario a fermé ses centrales aux charbons et a investi massivement dans les énergies renouvelables.
Vancouver, meilleure élève en Amérique du Nord
Un chemin suivi aussi par certaines villes comme Vancouver, qui respecte déjà les cibles de réduction du protocole de Kyoto. Elle a en effet réussi à faire redescendre ses émissions de GES à 5 % au-dessous des niveaux de 1990, et ce, même avec un accroissement constant de la population.
Pour ce faire, Vancouver a investi dans des technologies plus vertes en construisant par exemple une centrale qui produit de l'énergie à partir de la chaleur générée par les eaux usées pour alimenter tout un quartier en chauffage.
Une initiative parmi tant d'autres qui a fait de la métropole britanno-colombienne la ville qui a le taux d'émission de GES par personne le plus faible parmi toutes les grandes villes nord-américaines.
Sandhu Johnston, directeur adjoint de la Ville, estime cependant que les provinces et surtout le fédéral devraient soutenir ce type d'initiatives mises de l'avant, en investissant par exemple davantage dans le transport en commun pour réduire l'empreinte environnementale des villes.
